Peintures, dessins et miniatures de la collection Revilliod-Naef

De la mémoire patricienne genevoise aux paysages romantiques suisses

La collection proposée réunit plus d’un siècle et demi de peinture, de dessin et d’arts graphiques suisses et européens, du XVIIIᵉ au XXᵉ siècle.
Constituée au fil des générations par les descendants d’Eugène Revilliod, apparenté à Gustave Revilliod, fondateur du Musée Ariana, elle témoigne du raffinement artistique et du cosmopolitisme culturel d’une grande famille genevoise et neuchâteloise.

Un important noyau genevois constitue le cœur de l’ensemble : portraits miniatures, études dessinées et silhouettes découpées illustrent le goût bourgeois éclairé de la société protestante du tournant des XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles. Parmi les signatures, citons Pierre-Louis Bouvier, Amélie Munier-Romilly, Johann Friedrich Dietler ou Jean-Baptiste Isabey, artistes majeurs de la miniature et du portrait raffiné à Genève, Paris et Vienne.

Les paysages suisses et alpins du XIXᵉ siècle prolongent cet esprit romantique : études d’Alexandre Calame, vues du Doubs, du Valais ou d’Italie, aquarelles d’Eugène Sordet ou de Charles L’Eplattenier, tous traduisent la fascination pour la nature et la lumière alpine. À leurs côtés figurent des scènes de genre et de bataille, dont une remarquable Battaglia équestre de Francesco Casanova, et un rare vitrail armorié daté 1586, témoin des racines humanistes de la collection.

Le XXᵉ siècle est représenté par Roger-Constant Jeanneret, Pierre Humbert, Aimé et Janébé Barraud, Lermite, Raymond Legueult ou encore Charles L’Eplattenier, prolongeant l’élégance d’un goût genevois sensible à la modernité sans renier l’héritage classique.

Par la qualité des signatures, la diversité des provenances et l’homogénéité d’origine, cet ensemble offre un aperçu rare de l’évolution du goût suisse et européen, du portrait d’apparat du XVIIIᵉ siècle aux paysages stylisés du XXᵉ.
Chaque œuvre reflète la continuité d’un regard : celui d’une famille pour qui art, mémoire et transmission furent les plus sûrs fondements d’une identité.